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vendredi 20 août 2010

2. Cage aux rats: attention à ne pas être un rat exploité (fin)

Suite à notre expérience sur les rats abuseurs / abusés (partie 1),
deux bonnes nouvelles pour les rats, sont que:
Si tu mets les 6 rats dans une cage, dans une situation (expérience de skinner) , les leaders ne sont plus les mêmes
=> conclusions du chercheur: les habiletés et les dominances sont différentes selon les environnements et les autres
=> Cool: si dans un environnement, certains ont abusé de moi, est-ce que dans un autre environnement, avec d'autres personnes, je ne serais plus dominé?



Autre expérience:
Si tu donnes à manger aux 2 rats travailleurs abusés (non syndiqués), ils ne sont plus motivés pour aller chercher la nourriture, même si les 2 autres rats profiteurs les poussent (2).

Les 2 autres rats profiteurs hésitent à plonger, tournent en rond, ne sont pas capables de se nourrir.
Les 2 autres rats abusés sont devenus autonomes, le temps que leurs besoins soient comblés.

Et vous, qu'en pensez-vous?



Références:
Pour voir la vidéo de 15 minutes
Pour voir la vidéo 52 minutes
(1) Rats dans d'autres condition: voir la vidéo de 52 minutes, à 29min.
(2) Rats en grève: voir la vidéo de 52 minutes, à 49min36.
Rats plongleurs abusés mis ensemble: voir la vidéo de 52 minutes, à 20min.
Rats profiteurs mis entre eux: voir la vidéo de 52 minutes, à 25min34.

1. Cage aux rats: attention à ne pas être un rat exploité

Je vais vous raconter une histoire de rats qui m'a toujours interrogé sur l'homme, même si je sais qu'il faut se garder d'anthropomorphisme.

Dans les années 1990, six rats ont été placés dans une cage possédant un tunnel rempli, les obligeant à plonger en apnée pour aller chercher de la nourriture qu'ils sont obligés de ramener pour manger (1).

Sur 20 cages identiques, une organisation sociale constante apparait alors:
- 2 rats sont des nageurs exploités;
- 2 autres sont des nageurs profiteurs
- 1 rat est un souffre-douleur;
- 1autre est un nageur.


Les 2 rats nageurs exploités se font pousser dans l'eau par les 2 rats exploitant pour plonger. Quand ils parviennent avec leur croquette dans la cage, les 2 rats profiteurs les attaquent pour voler leur croquette. Les rats nageurs exploités doivent alors retourner chercher de la nourriture jusqu’à ce que les profiteurs soient repus, avant de pouvoir manger eux même.

Le rat autonome plonge et est suffisamment fort pour ne pas se faire voler sa nourriture.

Le souffre-douleur quant à lui, ne peut ni nager, ni voler les croquettes, il se contente alors des miettes tombées lors de combats, et se fait régulièrement attaquer par les autres membres du groupe.

Curieusement, la même configuration sociale se retrouva sur les 20 cages qui avaient été construites, et dans chacune desquelles se trouvaient donc 6 rats !! Toujours 2 profiteurs non-nageurs, 2 exploités nageurs, 1 autononome (nageur) et 1 souffre-douleur (non-nageur).

En fait, quelques soient les rats placés dans la cage, on retrouvait toujours cette même configuration : si on plaçait dans une même cage des rats préalablement différenciés (par exemple, 6 rats profiteurs non-nageurs, ou 6 rats autonomes, ou 6 rats exploités nageurs) la même configuration sociale réapparaissait après quelques jours : 2 exploitants non-nageurs, 2 exploités nageurs, 1 autonome et 1 souffre-douleur…

L’expérience fut encore reproduite afin d’observer les mécanismes de mise en place de cette hiérarchie; cette fois dans une cage plus grande, pouvant accueillir 200 rats qui se battirent pendant quelques jours. Trois d’entre eux (souffre-douleur) furent tués, avec la peau arrachée. Certains exploiteurs avaient même recréé une hiérarchie de lieutenant afin de répercuter leur autorité sans même avoir à se battre avec les exploités !

Conclusions des chercheurs (sujettes à discussion) :
C'est la gestion de la peur face à l'eau et l'organisation sociale qui ferait qu'un rat adopte un statut plutôt qu'un autre. La force, la motivation (la faim) sont des critères qui interviennent dans cette organisation.
Les rats profiteurs gèrent mal leur peur de plonger, mais bien celle de combattre pour voler la nourriture.
Les rats plongeurs gèrent bien leur peur face à l'eau, mais pas le combat.
Les rats souffre-douleur ne gèrent ni leur peur de plonger, ni celle du combat.
Les rats autonomes gèrent la peur de plonger et de combattre.

Le stress serait une des origines de cette structure sociale.


C'est tentant de faire de l'anthropomorphisme et d'y aller aux conclusions rapides.
Attention tout de même à ne pas être les rats nageurs exploités ou le souffre-douleur .

Qu'en pensez-vous ?

Voyons la suite (partie 2).




(1) Didier Desor,Catherine Colin, "Differenciations comportementales dans des groupes de rats soumis à une difficulté d'accès à la nourriture", Université de Nancy France, 1986: document source.

jeudi 19 août 2010

Machine à café: amour, haine et trahisons...

Ah, la machine à café au travail.
Pour le salarié, c'est l'occasion est de boire du café avec ses sympathiques collègues.
Certains collègues sont si souvent à la machine à café, que l'on pourrait croire qu'ils sont responsables de la machine.
C'est aussi la création de clans:
"Tiens Nathalie propose à Jean-Jacques de venir boire du café. Jamais elle ne me propose. Elle ne m'aime pas?"
Pour le patron, c'est l'occasion de constater que certains employés passent trop de temps à ne rien faire (et de l'inscrire sur leur "black list").

Certains patrons se sont même dit: tien, nous allons supprimer la machine à café. Ou bien on va en mettre plus, pour que les employés ne perdent plus de temps à aller à la machine.
Nous, si nous prenons des repas de 2 heures, ce n'est pas grave. Mais les employés, vous n'y pensez pas !
Résultat: dans certaines compagnies, les relations intersecteurs ou interdépartementales se sont dégradées.
Cause: les employés de secteurs différents ne se voyaient plus, ne sympathisaient plus, ne parlaient plus de cas conflictuels et ne trouvaient plus de solutions ensembles.


Pour économiser, certains services ont décidé de se réunir pour acheter une machine à café.
Deux problèmes se profilent alors:
Ce sont toujours les mêmes qui font le café, généralement des femmes. Et bout de quelques mois, parfois des années, elles ont l'audace de s'en plaindre. Et là qui va faire les prochains cafés?
Les rats se battent alors pour trouver quel est le moins dominant qui va servir les autres.
Et dire qu'il y a plusieurs années, ils pensaient que je serais la prochaine poire : pas certain que le café aurait eu bon gout. Ou plutôt, j'aurai préparé un café d'un gout douteux pour les dissuader la prochaine fois (je vous laisse deviner les ingrédients que je prévoyais de mettre pour concocter ce jus de chaussette).

Avec les capsules de café, on a inventé les nouveaux privilèges. Au bout d'un certain temps, on s'aperçoit de quoi? Que certains, les amis chums de la secrétaire (dont la hiérarchie fait partie) ne paient pas leur capsule, dites donc.
Ceux qui sont les moins appréciés n'ont même pas le droit aux capsules. Pour eux, ce sera le café ordinaire du corridor, ou du bistrot d'en face.
On en rit, mais c'est une forme d'injustice qui peut créer de sacrées frustrations.
Comment résoudre ce problème?

mardi 17 août 2010

Ces croyances qui nous trompent

Mauvaise nouvelle : nous percevons le monde, les faits,  à travers le filtre de nos croyances.
Des croyances qui reposent sur les croyances de nos parents, notre société, nos peurs, nos besoins, nos valeurs.
Alors, en cas de conflits, on a vite fait de se retrouver en face de deux réalités différentes.
Il existe une cinquantaine de biais cognitifs.
Par conséquent, l'interprétation des faits, la recherche des causes, tout cela risque d'être biaisé aussi.

Les différentes catégories de biais cognitifs sont:
- les biais d'observation ou illusions;
- les biais de mémorisation (8 identifiés);
- les biais sociaux (19 identifiés);
- les biais de décisions (42 identifiés);
- les biais de probabilité (35 identifiés).

Quelques exemples de biais qui n'aident pas à se comprendre, lors d'un conflit:
- le biais de confirmation d'hypothèse - sélection les faits qui confirment notre croyance de départ,
  plutôt que ceux qui l'infirment;
- la dissonance cognitive - réinterpréter une situation pour en éliminer les contradictions;
- le biais d'autocomplaisance - se croire à l'origine de ses réussites mais pas de ses échecs
- l'illusion de corrélation - croire qu'il y a des rapports entre 2 évênements qui ne sont pas forcément liés.
- le biais d'immunité à l'erreur - ne pas voir ses propres erreurs
- le biais rétrospectif - tendance a croire que ce que ce qui est arrivé, on le savait d'avance.
- biais de consistence: tendance a faire ressembler un ancien comportement avec un comportement actuel


En cas de dispute, mieux vaut s'en souvenir et n'évoquer ni les faits, ni les causes.
Alors, de quoi parler? De la pluie et du beau temps? Bouder dans un coin?

Mieux vaut parler des besoins.
À mon voisin qui écoute sa TV trop forte, je peux lui dire:
"Bonjour. Je comprends que vous vous avez besoin d'etre dans l'ambiance d'un film et cela prend un niveau sonore appréciable.
Mon besoin est de trouver le repos, dans ma chambre qui est contre la cloison. Quelles solutions pourrions-nous trouver ensemble?".

Identifier ce que nous voulons exactement; demander à l'autre quels sont ses besoins ou deviner les besoins de l'autre, c'est le meilleur raccourci pour éviter des discussions, des reproches, des tons de voix, trop élevés.
Avouez qu'il vous ait arrivé de partir dans des discussions interminables avec l'autre!
Alors qu'en pensez-vous?
Vos commentaires sur cette page



Lien pour une présentation flash en anglais

mardi 10 août 2010

1. En cas de conflits, les besoins plutot que les faits.

- "Je te dis que les faits sont que tu m'as arraché l'objet des mains.
- Pas du tout. Je ne l'ai pas arraché. C'est plutôt toi qui me l'as arraché et c'est pour cela que je me suis mis en colère. C'est plutôt cela les faits.
- Hein quoi? Tu ne t'en rappelles plus? Il m'appartenait. Tu ne vas pas nier cela tout de même?"

Une conversation d'enfants. Pas si sûr. Cela peut se passer entre adultes, au bureau ou chez un couple.
Avez-vous déjà vécu cette situation-là?

Comme chacun interprète les faits à sa manière, rechercher des faits peut être stérile.
Nous avons chacun une interprétation biaisée de la réalité. Il existe d'ailleurs une cinquantaine de biais cognitifs qui tronquent notre perception de la réalité (1).

Certains auteurs tels que Marshall Rosenberg ou Thomas Gordon insistent sur l'importance de définir les faits.
Les faits, les causes s'entremêlent aux émotions.
Et d'ailleurs, qu'est-ce qu'un fait?

suite


(1) biais cognitifs: http://fr.wikipedia.org/wiki/Biais_cognitif
liste exhaustive, en anglais: http://en.wikipedia.org/wiki/List_of_cognitive_biases
animation en anglais: http://www.scribd.com/doc/30548590/Cognitive-Biases-A-Visual-Study-Guide

2. En cas de conflits, les besoins plutot que les faits (suite)

début de l'article

Pour distinguer les faits des croyances, comme les scientifiques, R. Kiyosaki, auteur financier suggère:

"Les nombres sont des faits, les mots sont des croyances"

"Le son de ta radio est trop fort" est donc une croyance. Moi je trouve que le son de ta radio est trop fort. Mais mon voisin peut trouver que ta radio est normale. Le premier problème est que je suis convaincu que c'est un fait universel.
Le fait devrait être le son de ta radio est de volume 4. Oui et alors. Ça signifie quoi?
Admettons que j'ai un appareil de mesure, je devrai dire: "Le son de ta radio est de 76 décibels, mesuré à 16 mètres, ou je me trouve. La santé recommande de ne pas dépasser les 80 décibels pendant plus de 10h heures".
Le deuxième problème est qu'il n'est pas évident d'avoir une ribambelle d'appareils de mesure pour affirmer les faits.
Le troisième problème est que si l'autre ne vous aime pas, il n'en a rien à faire des faits que vous avancez.

Le plus important pour l'autre est que ses besoins soient satisfaits.
Alors on s'y prend comment?

Pour lire la suite

3. En cas de conflits, les besoins plutot que les faits (fin)

1ere partie de l'article
2eme partie de l'article
Identifier les besoins de chacun et rechercher des solutions est bien plus utile et rapide, en cas de conflit. Parce que, ce que nous voulons, c'est trouver une solution à nos problèmes, n'est-ce pas?


Donc, le plus simple est d'identifier et d'affirmer nos besoins.

Un petit cours ou un rappel:
Pour faire simple, les besoins élémentaires, selon la pyramide de Maslow, sont:
- boire/manger, - la sécurité, économiser*,
- l'amitié/l'amour, - reconnaissance,
- la liberté*, - la nouveauté,
- le bien-être.
*Selon les différents auteurs qui ont repris le modèle de Maslow.


Les autres besoins en découlent: le respect, l'échange, la sincérité, le soutien, la paix…
Dire ce qu'on veut (nos besoins), plutôt que ce que nous ne voulons pas.
L'étape suivante consistera à trouver des solutions qui répondent au besoin.
Pour plus de détails, consulter le lien sur le contenu de la méthode.


Vous ais-je convaincu qu'il est inutile d'évoquer les faits?
Laissez un commentaire ici

lundi 9 août 2010

Les "4 cavaliers" chez un couple qui va mal

Sandrine et Christian se disputent pour la dixième fois, devant nous les amis, témoins de leurs petites mesquineries. Vous avez déjà vécu cela? Cette impression d'être pris pour l'otage et la cause de disputes de couples.

"J'ai déjà dit de remettre les choses à leur place? Après, moi je cherche. Qu'est-ce que tu peux être têtu alors!". Les jugements de l'un ouvrent le bal des reproches.
"Ce n'est pas de ma faute. Avec les invités (c'est à dire nous), je n'ai pas eu le temps de ranger. Toi aussi tu laisses traîner des affaires. Et je n'ai rien dit". Les excuses incessantes. Et la on assiste à une horrible partie de reproches en va et-viens.

"C'est vrai, c'est trop fatiguant de ranger. Il va falloir commencer à bouger tes grosses fesses. Tu es vraiment nul, la nullité parfaite." Dis l'autre avec de l'humour qui tombe dans le mépris, nous prenant comme spectateur de son spectacle comico-tragique.
Les couteaux volent bas. Je lève les sourcils. Certains d'entre nous s'esclaffent, se faisant le public du bourreau.
La victime de ce cynisme ne dit plus rien, boude dans un recoin de sa tête.

"Et voilà, ça boude encore. On va avoir du boudin pour ce soir. Apportez vos assiettes".
La victime est achevée un peu plus.
La soirée est un peu fichue. Nous faisons semblant qu'il ne s'est rien passé.

Je ne peux m'empêcher aux 4 cavaliers, que le chercheur John Gottman* a identifié chez un couple qui s'en va dans la tangente d'une séparation: reproches – excuses bidons – mépris et ironie – fuite.

Vous ne serez pas surpris si je vous dis que le couple s'est séparé quelques mois plus tard, apres 4 ans de vie communes.
Pourtant, des discutions orientées solution auraient évitées des escalades de disputes.
Pour en savoir plus, un petit tour sur le principe de résolution de conflits, dans le lien Méthode.

Et vous, où en êtes-vous dans la relation avec votre partenaire?
Est-ce que c'est ce genre d'ambiance là?
Pour laisser un commentaire, cliquez ici.

Franck

 
J. Gottman, "Les Couples Heureux Ont Leurs Secrets - Les Sept Lois De La Réussite", édit. Pocket (2001).