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lundi 24 octobre 2011

Forum sur sur l’intimidation à l'école

16 % des élèves du secondaire indiquent avoir été victimes d’une agression physique par un autre élève.
C'est tres douloureux quand on lit des commentaires comme ceux-là:
Celui de Sonia Fontaine, une femme de 35 ans:
"En secondaire deux, je me faisais pousser dans les casiers, dans les clôtures. On me disait des insultes comme à ceux qui avaient une face comme la mienne"
"J'ai été victime d'intimidation de l'âge de 7 à 17 ans parce que j'étais petit. Je me suis fait virer à l'envers dans une poubelle un jour. Souvent, on me traitait de téteux, de tapette, de moumoune. Je me faisais tirer des balles de glace, des balles de neige." Mark-André, 23 ans.

"Un moment donné, tu cherches un moyen pour que ça arrête. Malheureusement, l'idée qu'on a, c'est le suicide. Ce n'est pas de mourir que l'on veut à ce moment-là. Tout ce que l'on veut, c'est que ça arrête!". Patrick Thibault



Bloguez en direct jeudi 27 octobre 2011, de 18 à 19h30
Un forum public sur l’intimidation sera diffusé en direct à la Télévision de Radio-Canada Estrie, à la Première Chaîne (101,1 FM) et sur le forum de Radio-Canada, dès 18 h. Vous pourrez également partager vos commentaires sur ce forum et sur Twitter, en suivant le mot-clic #forumRC.

vendredi 14 octobre 2011

Est-ce bien de dénoncer ou non?

Suis-je un délateur? Un traite? Un lâche?La délation consiste à fournir des informations à des autorités, alors que nous ne sommes pas victime d'un problème tangible et qu'aucune victime ne subit un risque tangible. Dans le cas d'une menace, d'un harcèlement, nous subissons bien un problème tangible de santé psychologique, voire physique, en cas d'agression.
Qui est le traître? Celui qui ne respecte pas les règles? Ou celui qui méprise un des membre du groupe? Dénoncer est-il une forme de lâcheté, quand on sait l'énorme courage que cela prend pour témoigner?
Le ou les harceleurs auront tout intérêt à le faire croire, pour continuer le "jeu" manipulateur. Pourtant cette dénonciation est l'affirmation de nos droits.
En dénonçant, prévoir des reproches, des moqueries, des attaques par l'agresseur ou ses supporters car leur but est d'obtenir le silence et l'isolement du harcelé. Plus la victime continue de dénoncer, plus les harceleurs ont peur de sanctions (ceux qui osent parler à l'autorité font peur au reste du groupe, en général).
Des reproches, des dénégations peuvent venir aussi de l'autorité vers laquelle ont se plaint. Elle n'aimera pas voir son système mis en cause.
Si une personne ou nous-mêmes, subissons un harcèlement répété, ou bien, sommes en danger physique (risque d’agression, état d'overdose, suicide…), il est préférable de s’adresser à une aide extérieure pour faire cesser le danger, obtenir du conseil, du soutien ou de la sécurité : personnel médical, assistante sociale, associations, syndicat, police, avocat...
Des membres de gangs dangereux, menacés de morts par leurs anciens associés ont dû recourir à la police pour assurer leur protection. Dans des pays d'oppressions, certains opposants directement menacés de prison ou de mort, ont utilisé la presse locale, puis internationale pour assurer leur sécurité, en cas d'élimination par l'état.
Si nous avons très peur, une solution peut être une lettre anonyme, absolument non menaçante, adressée à l’agresseur ou à une autorité et comporter des faits, seulement.
Si les risques de dommages sont plus importants que les risques sans dénoncer, peut-être est-il préférable de ne pas dénoncer mais de rencontrer absolument du soutien extérieur, afin d'éviter un traumatisme psychologique.
Plus nous laissons traîner une situation dangereuse (par déni, par surprise ou par peur) plus la situation peut s’aggraver.
Exemple: Plus longtemps, un écolier a été victime de rackets, ou taxage scolaire, plus le ou les agresseurs deviennent violents lorsque la victime ne peut plus donner ou refuse, sans faire appel à l'aide d'une autorité. Une intervention extérieure évite les risques de vengeance grave. (Études sur la violence scolaire, Université de Montréal, 1998).

"La nouvelle est mauvaise ? Tuez le messager",
inspiré de William Shakespeare.
 

Article complémentaire:Dénonciateurs: Le cauchemar de dénoncer:
Jobbom, Quebec (CANADA), dossier de 4 pages - octobre 2011.

jeudi 5 mai 2011

10% de harceleurs par classe...

Dans une classe d'école, 10% des élèves seront harcelés par 10% de harceleurs, assistés du même nombre d'exécutants. 20% de sympathisants et 30% d'élèves passifs, silencieux, contribuent à approuver ce harcèlement contre les victimes harcelées, n’ayant que 20% de sympathisants pour les soutenir, selon Christina Salmivalli, docteur en psychologie, en Finlande.
Dans le programme KiVa, contre le harcèlement à l'école, en Finlande, les harceleurs ne peuvent plus
compter sur le soutien des passifs qui apprennent à dénoncer sans risque.

Des observations indiquent que le nombre de victimes a baissé de 22,1% à 8,6%. les défenseurs ont
augmenté de 16,5% à 21,5%.



Christina Salmivalli, "Bullying and the peer group: A review", University of Turku, Finland (2009). http://www.kivakoulu.fi/content/view/56/171/

mercredi 4 mai 2011

Certains citoyens de pays seraient-ils plus nerveux que d'autres?

Certains citoyens de pays seraient-ils plus nerveux que d'autres?
Ou plus exactement, certains citoyens géreraient-ils d'avantage l'incertitude que d'autres?*
Les Francais préfèrent-ils les situations bien carrées? Ou au contraire, ce sont les Anglais ou les Allemands?
Les Espagnols vivent-ils plus facilement avec l'incertitude que les Suédois?


C'est quoi, ces préjugés culturels me direz-vous ?
Sans doute pensez-vous que c'est davantage une affaire individuelle que culturelle?
C'est vrai. Mais voyez l'influence culturelle.

Le contrôle de l'incertitude, l'individualisme (vs collectivisme), la dimension masculine/féminine, la distance hiérarchique et l'orientation court terme/moyen terme sont cinq facteurs étudiés par le psychologue Geert Hofstede, sur la différenciation culturelle, d'après une analyse initiale auprès d'employés IBM de 70 pays.

Sur son site Geert-Hofstede.com dédié à l'approche interculturelle, on peut même comparer des pays 2 à 2, selon les 5 dimensions culturelles.

Si on compare la France et l'Angleterre,  l'évitement de l'incertitude (UAI) est 48 points de 86 points pour les Francais contre 35 points seulement chez nos flegmatiques Anglais. Voilà qui nous surprend dans nos préjugés.
L'évitement pour l'incertitude est de 65 points chez Allemands qu'on imaginait si prévoyants.


UAI   (Uncertainty Avoidance Index): Index d'évitement de l'incertitude
PDI   (Power Distance Index) : la distance hiérarchique
IDV   Individualisme
MAS   Masculinity : masculinité

LTO   (Long-Term Orientation): orientation dans le long terme

Ceux qui supportent moins bien l'incertitude sont les Grecques, les Portugais, les Guatémaltèques, avec un indice supérieur à 100
Les plus cools sont les Singapouriens, les Scandinaves et les Anglais d'Angleterre et leurs légendaires flegmes, avec un indice inférieur à 35 points,
(d'après la liste comparative, en bas de  http://www.clearlycultural.com/geert-hofstede-cultural-dimensions/uncertainty-avoidance-index, en avant-dernière colonne).




Il est certain qu'il y a génétique aussi, qui influence 40 à 70% du comportement, d'après plusieurs études sur les jumeaux monozygotes séparés à la naissance.
J. Philippe Rushton, "Genetic and environmental contributions to pro-social attitudes: a twin study of social responsibility" (2004), montrant l'influence de la génétique et l'influence de l'environnement autre que parental sur le comportement violent surtout chez les garçons.
http://psychology.uwo.ca/faculty/rushtonpdfs/RoyalSociety.pdf

Mais comme on a plus de chance d'avoir un bagage génétique plus proche de gens du pays dont on est originaire, que d'un autre pays, ceci explique cela....

 

Reste à démontrer la corrélation entre la capacité à contrôler les incertitudes et le stress, dans un prochain message.
A bientôt.

jeudi 28 avril 2011

êtes plutôt rigoureux et observateurs? Ou plutôt coopératifs et flexibles?

Diriez-vous que vous êtes plutôt rigoureux et observateurs?
Ou plutôt coopératifs et flexibles?

Allez! Répondez à ces questions.


Le psychologue Joseph Forgas, de l’Université de Sydney, a montré à partir de 3 études, que ceux qui sont optimistes, sympathiques, font moins attention aux détails.

Ceux qui sont plus de moins bonne humeur, sont plus observateurs , mémorisent mieux et moins sensibles à la manipulation par la flatterie.

Ça ne va pas inciter certains mauvais caractères à changer.

Il faut de tout pour faire un monde.
Be unhappy. Don’t worry! Titrait un article.




JP Forgas, "Mood effects on eyewitness memory: Affective influences on susceptibility to misinformation", SM Laham… - Journal of Experimental Social …, 2005 - Elsevier
http://www.elsevier.com/authored_subject_sections/S05/S05_361/misc/JESP_Forgas.pdf

mercredi 27 avril 2011

Poids et personnalité

Pourquoi une personne est-elle capable de mettre en œuvre cette formule simple, alors qu’une autre échoue ? Selon une étude publiée en 2005 par la Revue américaine de nutrition clinique, 20 pour cent seulement des personnes ayant perdu 10 pour cent de leur poids (ou plus) conservent ce bénéfice pendant plus d’un an. À côté des facteurs biologiques, tels que le poids et la taille, la proportion de muscles et de graisse ou le métabolisme, les psychologues ont récemment découvert que certains traits de personnalité jouent un rôle important.


Pour en savoir plus
R. Cloninger et al., Promotion of well-being in person-centered mental health care, in Focus, vol. 8(2), pp. 165-79, 2010.
H. Jones et al., What's your Diet Type ?, Hatherleigh Press, 2009.
H. Saito et al., Psychological factors that promote behavior modification by obese patients, in BioPsychoSocial Medicine, vol. 3(9), Published online, 2009.
S. Sullivan et al., Personality characteristics in obesity and relationship with successful weight loss, in International Journal of Obesity, vol. 31(4), pp. 669-74, 2007



Cerveau&Psycho N°44 - mars - avril 2011
http://www.cerveauetpsycho.fr/ewb_pages/f/fiche-article-des-facilites-pour-maigrir-26655.php

mardi 19 avril 2011

Les politiciens nous mentent... Et nous aussi.

À un entretien, quand un employeur vous demande si vous aimez travailler sous pression, si les heures supplémentaires (non payées) ne vous dérangent pas, si vous gérez bien le stress et autres niaiseries, dites-vous la vérité ?
Probablement non. Car vous voulez l'emploi coûte que coûte.

Alors pourquoi s'attendre à ce que les politiciens vous disent la vérité quand ils veulent avoir votre vote, en période électorale?
C'est ce que fait très justement remarqué Camillo Zacchia, chef professionnel en psychologie à l'Institut Douglas de Montréal dans un article.
Les politiciens nous mentent parce que nous préfèreront ceux qui nous font rêver avec des projets sans dévoiler les durs sacrifices qui nous attendent: autres projets abandonnés, coupes dans les aides, augmentations des coûts et des taxes...

"Le problème ne relève pas des politiciens, mais des électeurs" écrit-il, nous renvoyant à notre responsabilité.
Nous qui avons la critique facile.
Pour lire cet article pertinent:
http://www.journalmetro.com/plus/article/836207--pourquoi-les-politiciens-nous-mentent-ils

Camillo Zacchia, journal Metro, Montreal, le 19 avril 2011, page 29.

vendredi 15 avril 2011

Dragueurs professionnels : il s'échangent leur techniques de manipulation

Aimez-vous être manipulez?

Si les techniques de séduction s'étaient contentées de faire passer certains gars bien, mais timides en personnes plus sures d'elles pour conquérir la femme de leur vie, ce serait très louable.
Malheureusement, avec ces techniques, certains gars en profitent pour séduire le plus de filles possible, dans le but unique d'avoir le maximum de relations sexuelles à court terme avec ces jeunes femmes.
Et malheureusement, ce sont des femmes qui en font les frais, en se retrouvant abandonnées ensuite, avec les risques de dépression qu'on connaît.

 Juste pour dire aux filles célibataires de rester vigilantes avec certains "dragueurs" qui échangent leurs techniques de manipulation sur des sites, des forums et newsletters.
Certaines de ces techniques sont basées sur des recherches en psychologie cognitive, en PNL, et les techniques de vente, plus efficaces qu'on pourrait le croire.
Souvent les personnes se disent qu'il faudrait vraiment être niaiseux pour se faire avoir aussi facilement.
Un ami, disons, a utilisé une de ces techniques. Les résultats étaient agaçants tant cela a été efficace. Pour se vanter, il a même eu l'audace de raconter cette expérience à l'un de ses "cobayes", en lui faisant croire qu'une autre personne était la victime, pour ne pas la heurter directement.
J'ai entendu la personne lui dire: "si on m'avait fait cela à moi, je peux te dire que je m'en serai aperçu tout de suite." Mais c'était à elle-même qui s'était fait manipuler !!! J'allucinais devant notre subjectivité, en pareil cas.
Une technique de lovebombing consiste par exemple, à valoriser la personne pour la rendre plus dépendante. Puis la technique consiste à la "casser" avec des blagues douteuses, appelées "shit test" afin de lui faire perdre confiance, en elle-même. Fragilisée, elle est alors un plus manipulable.
(Cette technique est utilisée, entre autres, par les gangs de rue pour séduire des filles mineures dans le but ultime de les prostituer.)
Exemple de ces sites de drague : http://www.dragueur.net/, www.superdragueur.com , www.forum-seduction.fr Ils ont également un vocabulaire spécifique : www.artdeseduire.com/les-bases/lexique-seduction


Sans tomber dans l'hypervigilance, les parades possibles pour les femmes sont :
  • montrer son intérêt aux partenaires potentielles intéressants, mais les faire patienter le plus longtemps possible avant d'avoir une relation sexuelle :
    Les dragueurs ont un peu plus de mal à attendre longtemps (mais ils peuvent s'occuper avec d'autres proies, en attendant d'arriver à leur objectif avec vous).
  • identifier leur mail personnel et idéalement, leur pseudonyme, pour faire des recherches dans Google. Ex: dans Google, chercher "julien.labrecque@"
  • connaître ces techniques de manipulation pour y parer, en visitant aussi ces sites. On peut alors jouer alors à arme égale.
  • utiliser ses techniques de drague avec éthique, pour oser aborder des hommes biens mais trop timides avec qui ont veut faire sa vie.


Désolé pour ces types pas bien du tout.
Ma pensée va pour ces femmes qui se font manipulées et jetées improprement.
Et aux hommes biens qui essaient de se surpasser pour rencontrer l'âme-soeur.
La fin ne justifie pas tous les moyens. Personne n'aime être manipulé, n'est-ce pas?

samedi 5 février 2011

Gestion autoritaire: une vidéo très drôle

Il existe plusieurs styles de gestion d'employés:
Le style autoritaire, le style laisser-faire et le style démocratique

Pour rire un peu, écoutez cette petite vidéo très drôle, où Nancy, gestionnaire, nous raconte son style d'entreprise et les résultats...
http://www.youtube.com/watch?v=dKnUVnI8CoA
ou en anglais http://www.youtube.com/watch?v=AqwZVwmSfC4





Mais dans la réalité, ces gestionnaires pour qui la fin justifie les moyens, sont assez souvent d'avantages appréciés de leurs supérieurs.
Comment font-ils? Ils sont toujours aimables à l'intention de leurs maîtres et les servent en premier.
Mais ils sont toujours prompts à mordre les moutons.
Comme me disait une directrice : "J'en ai rien à faire des personnes. Pour moi ce qui compte, ce sont les résultats".
Charmant ! Vous ne trouvez pas?

jeudi 20 janvier 2011

Le test du Marshmallow...

Ce fameux test de la guimauve (Marshmallow)  a été mené par le psychologue W. Mischel et ses collègues. (reporté par Goleman, 1995)[1] sur le plaisir différé par l'auto-discipline.

À l'université de Stanford, entre 1968 et 1974, le psychologue W. Mischel offrait à 34 enfants de 4 ans, le choix : sonner pour manger tout de suite une guimauve ou attendre son retour dans 15 minutes, pour en avoir un second. 14 ans après, ce même groupe âgé de 18 ans a été étudié. La corrélation était forte entre la capacité à différer cette attente et les résultats scolaires (210 points de plus à des tests SATs).

Ceux qui avaient le mieux différé leur attente se montraient mieux organisés, plus calmes devant des situations difficiles, moins à risques devant les dépendances, mieux appréciées par leur famille et amis et avaient moins de chance d'avoir un accident.

Ces résultats étaient indépendants de l'intelligence de l'enfant. Certains enfants plus « intelligents » pouvaient craquer plus vite que d’autres dont le QI était très inférieur. Les enfants qui avaient su résister à leur envie s’exprimaient mieux et avaient de meilleures notes – même si leur QI était parfois moins élevé. [2]

Vous ne résisterez pas à cette vidéo, reproduite par la TV pour notre plus grand plaisir ici:
Et peut-être reconnaitrez votre(vos enfants) ou l'enfant que vous avez été:

Dans cette autre vidéo encore, notés la réaction sournoise du jeune à 1min11 et les réactions de l'enfant et de l'expérimentateur, à 1min58:  http://www.youtube.com/watch?v=lgCL3GnmIfY&feature=related

Cette expérience vient encore d'être confirmée par une autre étude scientifique de 30 ans, de l'Université Duke, en Caroline du Nord[3], sur plus d'un millier d'enfants Nouveaux-Zélandais. Ils ont été évalués par leurs enseignants, leurs parents, d'autres observateurs et par eux-mêmes.
Les enfants avec les résultats les plus faibles étaient plus nombreux à avoir un excès de poids, des taux élevés de cholestérol et de l'hypertension artérielle, des problèmes respiratoires liés à la cigarette, des maladies sexuellement transmissibles à l'âge adulte. Ils ont de plus fortes probabilités de devenir parents célibataires, alcooliques, drogués, d'avoir des problèmes judiciaires.
Selon Alexis Piquero, professeur de criminologie, qui n'a pas participé à la recherche, pense que « Identifier un manque prononcé de maîtrise de soi au plus jeune âge possible chez les enfants et leur apprendre à surmonter ce problème est nettement préférable » et moins coûteux que de payer pour réinsérer des personnes dans la société.


[1] W. Mischel, Y. Shoda, & M. L. Rodriguez (1989). Delay of gratification in children. Science, 244, 933-938.
I. Eigsti, V. Zayas, W. Mischel, Y. Shoda, O. Ayduk, M.B. Dadlani, M.C. Davidson, J.L. Aber, & B.J. Casey (2006).  "Predictive cognitive control from preschool to late adolescence and young adulthood", Psychological Science, 17, 478-484.http://www.psych.cornell.edu/sec/pubPeople/vz29/(4)Eigsti,Zayas,etal.2006.pdf


[2] A.L. Duckworth et M.E.P. Seligman, "Self-discipline outdoes IQ in predicting academic performance of adolescents", in Psychological Science vol. 16, 939-944 (décembre 2005)


[3] T. Moffitt,L. Arseneault, D. Belsky, N. Dickson and Al "A gradient of childhood self-control predicts health, wealth, and public safety", Duke University (janv 2011)

lundi 17 janvier 2011

81% des gens pourraient-ils torturer?

Pour montrer l'influence actuelle de la télévision, perçue comme autorité, face à un cas de conscience (torture), le danger de l'escalade des jeux de télé-réalité, deux chaînes de télévisions suisse et  française ont reproduit une célèbre expérience américaine des années 63 du chercheur Stanley Milgram. En 2009, ils ont conçu une fausse émission, avec une animatrice complice qui demande à des invités ou joueurs (sujets non complices) d'envoyer des décharges électriques de plus en plus fortes si une victime (en réalité, un comédien complice) ne donne pas la bonne réponse.
La direction scientifique de l'expérience a été assurée par un chercheur en psychologie clinique de Paris et Nancy, Jean-Léon Beauvois.
Dans le reportage de France 2, "Le Jeu de la mort", diffusé le 17 mars 2010, le réalisateur Christophe Nick propose des extraits de l'expérience et une analyse.

Présentation de quelques minutes : http://www.tagtele.com/videos/voir/53499

Important: le réalisateur demande de ne  pas juger les participants qui ont eu le courage d'accepter que leur visage soit diffusé à découvert, après leur avoir avoué le but de l'expérience : «Après avoir vu le programme, le public doit se dire qu'il aurait pu aussi envoyer ces décharges».
Certains sujets décident d'arrêter malgré les ordres et l'appel au public (rebelles): (à 1h00 de l'intégrale)
Certains sujets vont tenter d'aider l'interrogé (à 1h08)
Certains sujets vont aller jusqu'au bout (1min19)
1h23min et 08 sec: si l'animatrice ne fait plus de pression, 25% continuent. 75% désobéissent.

Dans cette expérience, des sujets tentent de baisser leur stress interne et de désobéir en ricanant, en faisant mine d'entendre les cris de douleurs, en désapprouvant à haute voix les ordres. Ils aident l'interrogé en insistant sur la bonne réponse. Quand la tension de stress devient trop forte pour certains sujets, ils refusent de continuer.

Aux états Unis, dans l'expérience de Milgram, lorsqu'une autorité scientifique demandait d'administrer les chocs, c'était 65 % des sujets qui acceptaient d'administrer les chocs maximaux.
(Tous les participants avaient protesté verbalement, mais 65% ont exécuté les chocs).

Les Français qui se considèrent pourtant insoumis (le nombre de manifestations en faisant foi), ont été 81% à envoyer les décharges , payés 40 euros, pour une émission de télévision.

Toutefois, l'expérience est différente de celle de Milgram, car il y avait une pression du public. Par ailleurs, les joueurs recevaient une 5e injonction supplémentaire d'une ravissante animatrice connue :  "Vous ne pouvez pas le faire perdre, d’ailleurs qu’en pense le public ?"  appuyé par l'encouragement du public.


Dans une 2e variante, après une décharge de 150V, le faux sélectionneur de candidats venait protester sur le plateau pour demander l'arrêt du jeu pour des raisons éthiques, comme dans une variante de Milgram. Face à cette contestation, 74% des joueurs ont continué à infliger des décharges.

Dans une 3e variantel'animatrice s'absente, le sujet étant libre de définir le niveau d'intensité, 28% des sujets continuent à infliger des charges douloureuses, encouragés par la pression de faire le spectacle.
Avec différentes variantes de l'expérience, Stanley Milgram démontre que c'est cette soumission aveugle répond à un principe situationniste . Il s'oppose fortement aux interprétations mettant l'accent sur l'agressivité sadique des individus.

Notez la réaction d'encouragement des 2000 personnes qui formaient le public, alors qu'ils ignoraient que le jeu était truqué. (13min40 sec). Ce public était animé par un chauffeur de salle. Certaines personnes ont toutefois quitté la salle.

Des reproductions de l'expérience originale de Milgram à travers le monde (Australie, Allemagne, Autriche, Italie, Espagne, Afrique du Sud, Jordanie) à différentes époques (de 1967 à 1985) ont donné des résultats assez similaires.
Actuellement, dans les pays nord-américains et l'Allemagne, il peut être difficile de reproduire l'expérience, sans un consentement des sujets informés réellement sur le but de l'expérience. L'Association américaine de psychologie recommande de ne plus reproduire l'expérience à cause des questions d'éthique et du stress subi par les sujets.

Le pourcentage de femmes acceptant de donner des décharges très douloureuses était similaire à celui des hommes, dans l'expérience de Milgram, et même supérieur dans une expérience de ABC News(1), en 2006, avec 73% de femmes.
(Si l'interrogé était une femme, le taux d'obéissance descendait à 28%, dans une expérience australienne de 1974).


En lisant ce texte, vous dites-vous : "C'est certain, moi j'aurai fait parti des 19% des candidats" ?
Dans un sondage exhaustif réalisé après la diffusion du reportage, 92% des personnes ayant vu l'émission prétendent qu'ils auraient arrêté, avant d'infliger de la souffrance. Pourtant, c'est seulement 19% des candidats sélectionnés au hasard qui ont stoppé les souffrances. Un soudage en contradiction avec les résultats.


Quels seraient ces résultats si la victime cachait sa souffrance: un bouc émissaire comme un collègue en entreprise, ou votre camarade de classe, à l'école?
Quels seraient ces résultats si nous détestions cette victime?
Pour perturber un pseudo-demandeur d’emploi pendant qu’il passait un test de sélection, 95 % d'étudiants ont accepté de passer des commentaires déstabilisants, dans l'expérience de Meeus et Raaijmakers (EJSP, 1986).


Pour information, comme dans l'expérience de Milgram, aux US, ce reportage a été sujet à de très nombreuses polémiques, en France (représentativité de l'échantillon, qualité de l'analyse scientifique, "jeu similaire à celui des TÉLÉVISIONS réalités, éthique, parti pris contre les chaînes privées...) et deux plaintes (atteinte volontaire à la vie et à l'intégrité de la personne). L'étude des réactions étant plus importante que qui réagit, il aurait été souhaitable de rendre les visages des participants non reconnaissables.


"Si nous sommes tous des salauds en puissance,
à quoi bon combattre les salauds au pouvoir ?"

s'interroge-t-on sur solidariteetprogres.org




(1) Basic Instincts: The Science of Evil [archive], ABC. Consulté le 5 juin 2008.

mercredi 5 janvier 2011

L'intelligence collective

Les décisions collectives seraient souvent meilleures que celles d'un seul individu, même si celui-ci est un spécialiste, démontrent plusieurs auteurs, recherches à l'appui.

J'imagine que pour certains lecteurs, cela paraît une évidence. D'autres  peuvent en douter, s'ils sont attachés à la notion d'experts, ou en voyant des "effets de groupes" parfois destructeurs.


Une première expérience:
Tout commence avec l'expérience classique du scientifique anglais Francis Galton, aristocrate convaincu croyant fermement à la supériorité des experts sur la foule qu'il jugeait "stupide" . Il se rend à un marché de bétail où un concours consiste à deviner le poids d'un bœuf. Galton note 787 paris, et découvre que la médiane est 1197 livres alors que le poids réel du bœuf est 1198 livres. Pas mal !
Cette expérience a été souvent reprise avec l'estimation de billes dans une bouteille, par des étudiants.


D'autres travaux:
Le scientifique L. Fisher, dans son dernier livre "The Perfect Swarm"en 2009[1] , James Surowiecki dans son livre " La Sagesse des foules" (en 2004) ou d'autres auteurs, depuis 1979, décrivent cette intelligence collective observée chez des animaux sociaux (oiseaux migrateurs, abeilles, fourmis…). Mais aussi dans des expériences de courses hippiques, des estimations des chances d'élection de candidats politiques, entre 1988 et 2006 par l'université de l'Iowa.
La question n'était pas: "Pour qui allez-vous voter?"; mais "quel est le candidat qui a le plus de chance de remporter les élections indépendamment de vos intentions de vote?"
Les estimations de marchés boursiers par des publics diversifiés sont si bonnes, que des journaux spécialisés regroupent des décisions de professionnels et d'amateurs.
Wikipédia, issu du développement technologique "Web 2.0"  dont le contenu est mis et corrigé par des quidams, a été mesuré comme étant aussi fiable que la vénérée Encyclopaedia Britannica.[2]



Comment les entreprises peuvent-elles utiliser le principe de l'intelligence collective?

- Utilisation des talents
Impliquer la participation des gens que l'entreprise ne pourrait employer permet de s'appuyer puissance de la collaboration de masse, pour soutenir les innovations nécessaires pour soutenir la concurrence.
 
- Réduction des coûts et du temps
Des entreprises publient un logiciel ou un produit spécifique à évaluer ou le déboguer par les communautés en ligne. Les résultats sont plus personnels; les produits sont plus robustes et avec moins d'erreurs dans un laps de temps et de coûts réduits. (panel marketing, Jeux vidéos testés par des admirateurs).


- Créativité
Les entreprises peuvent créer de nouveaux marchés pour des produits complémentaires, en s'engageant dans des communautés d'open source.


Mais quelle est la recette pour une bonne décision collective?

Une adhésion fondée sur des buts communs avec des règles (tacites ou explicites) identiques pour tous les votants
la diversité : des personnes de milieux divers, avec des idées originales ;
un accès total et en temps réel à l'information pour l'ensemble de la communauté.
l'indépendance et la décentralisation : les avis divers s'expriment sans influence lors de la décision ; sans qu'une autorité supérieure choisisse les idées qu'elle préfère.
un système de régulation : évaluation, contrôle, optimisation, correction des erreurs.



Quels sont les ratés?

Les décisions de groupe, où les membres craignent de dire ce qu'ils pensent ou qu'un membre influence les autres de façon dominante. (accidents d'avions où des copilotes craignaient l'avis d'un pilote)
Lorsque le groupe de décideur ne tient pas compte du choix fait collectivement.
l'acceptation passive d'un état de fait dont l'individu se doute qu'il mène à une catastrophe (ex. : fusée Challenger),
les discussions sur les choix, les causes et les conséquences des décisions
les représentations collectives qui favorisent un groupe, aux dépens d'un autre.
les effets de groupe (conformisme, crainte, fermeture, absence de procédure, homogénéité idéologique).


Quelles sont les autres applications possibles?
Un premier tour d'élection entre plusieurs candidats, suivi d'un deuxième tour  entre deux candidats permet de simplifier les choix et d'écarter les candidats marginaux. L'élu devient aussi le premier ou le second choix des électeurs.
Lors de l'évacuation de foules, des chercheurs suggèrent de mieux informer les foules plutôt de les rassembler et les diriger comme des "moutons".[3]
Un jury où il serait demandé de voter indépendamment après un procès, plutôt que d'obliger un consensus, éviterait l'influence de personnes plus dominantes et serait plus rapide et proche d'un bon choix.
Des programmes informatiques de résolution de problèmes « système multi-agent » (SMA) sont utilisés pour prévoir des comportements (théorie des jeux).
La théorie du chao étudie comment un comportement extrêmement désordonné peut s'ordonner.




Pour aller plus loin dans la lecture: http://en.wikipedia.org/wiki/Wisdom_of_crowds (en anglais)
et http://en.wikipedia.org/wiki/Collective_intelligence




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[1] L. Fisher, The Perfect Swarm : The Science of Complexity in Everyday Life, Basic Books, 2009.

[2] Jim Giles (December 2005). "Internet encyclopedias go head to head". Nature 438 (7070): 900–901.
[3] http://www.cerveauetpsycho.fr/ewb_pages/f/fiche-article-des-foules-solidaires-26320.php