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vendredi 1 octobre 2010

Harcèlement au travail: comment le faire cesser concrètement (partie 2)

1ère étape: reconnaître que vous faites face à un cas de harcèlement moral va faire toute une différence.
Que l'autre soit votre supérieur hiérarchique ou non, que l'attaque soit sexuelle ou non, c'est un cas de harcèlement, si :
- vous subissez des attaques répétées (insultes, menaces, moqueries, attouchements...),
- vous avez averti l'autre au moins 1 fois que cela vous dérange;
- et que avez peur de l'autre,
parfois, juste évoquer à l'autre que c'est un cas de "harcèlement" va faire lui prendre conscience qu'il pourrait avoir des problèmes avec l'entreprise et le calmer définitivement.


2e étape: trouvez-vous des personnes à qui parler, pour qu'ils aient votre point de vue et pas seulement les commérages du harceleur. Ils peuvent aussi fournir des pistes de solutions possibles: collègues, superviseurs, amis, famille, syndicat... Et encore mieux, un professionnel: un médecin classique ou en médecine naturelle, un psychologue, une association en harcèlement, une ligne d'écoute...
Sachez que les personnes isolées ont davantage de chance d'être victimes de harcèlement.

 
3e étape:
- Si vous n'avez pas trop peur de l'autre, que vous n'êtes pas trop dominé par la situation, vous pouvez vous préparer pour une rencontre avec une technique de résolution de conflits. Il en existe plusieurs. Je vous en propose sur ce lien-ci. Préparez-vous comme un examen d'oral. Allez rencontrer l'antagoniste quand il est seul, pour qu'il ne se donne pas en spectacle.
Une fois la rencontre terminée, je vous conseille de raconter votre version aux autres, pour qu'il n'aient pas que la version de votre antagoniste.

- Si vous avez trop peur, ou que vous ne maitrisez pas les techniques de résolution de conflits, pensez à rencontrer une ressource extérieure spécialisée : un psychologue, un médecin classique ou en médecine naturelle...
Ou contactez une ligne d'écoute pour les gens en détresse, même si vous pensez que "c’est l’autre, le malade et que c’est lui qui devrait consulter".
Si vous avez peur de l'autre, suite à des humiliations répétées, c'est une mauvaise idée d'aller rencontrer l'antagoniste seul, pour subir une humiliation de plus. Non merci.


4e étape: lors des attaques, consignez tous les faits dans un petit carnet secret, avec dates et heures. Vous devenez observateur et non plus victime. Vous accumulez les faits, les armes. Mais priez pour ne jamais avoir à vous en servir. Les collègues n'accepteront pas de témoigner, craignant d'être les prochaines cibles.

5e étape: Lisez beaucoup sur le sujet, en droit du travail de votre pays, pour préparer vos contre-attaques ou votre retrait, si nécessaire.



6e étape: si cela ne donne rien, commencez par vous mettre en congé maladie. Ne démissionnez pas. Sinon, une fois plongé dans un deuil profond, vous auriez du mal à trouver un autre emploi.
Vous ne pouvez pas être congédié durant votre maladie. Selon moi, ne donnez pas la cause réelle de votre maladie à votre entreprise. Contrairement à ce que vous dira un spécialiste en ressources humaines, l'entreprise n'aime pas vraiment être remise en cause. L'entreprise prétendrait changer des choses à votre retour. Et lorsque vous reviendriez, les choses seraient identiques ou pires. Donc, mettez-vous en congé maladie, mais dites que c'est pour des problèmes personnels, selon moi.


7e étape: pendant ce congé maladie, vous devez absolument rencontrer un psychothérapeute. Idéalement en thérapie brève orientée solutions. Cela peut coûter cher, mais c'est moins cher que perdre son emploi et mettre des années à s'en remettre. Parfois l'assurance privée de l'entreprise donne accès à un psychologue. Ils font un travail absolument confidentiel, comme me l'ont confirmé des psychologues qui ont travaillé pour ces entreprises. Ce travail de fond vous aidera à diminuer vos émotions de peur, de tristesse, de colère et à trouver des solutions. Parfois 2 séances suffisent grâce aux techniques de Thérapie cognitive, PNL, EMDR, Sophrologie et autres techniques de relaxations...
 


8e étape: Pour se détacher et retrouver de l'énergie, se trouver un loisir qu'on aime vraiment, quelque chose que nous aurions toujours voulu faire: une pratique culturelle (théâtre, peinture, poterie...) ou sportive régulière. Souvent dans cette période, nous ne savons plus ce que nous aimons. Dans ce cas, pourquoi ne pas faire de la relaxation.

9e étape: quand les émotions de peur ne seront plus présentes, Commencer à chercher d'autres sources de revenus (CV pour un autre emploi, création d'entreprise, placements ou immobilier...) pour vous prévoir une porte de sortie en cas d'échec dans l'emploi actuel.

 9e étape: vous pouvez retourner au travail. Préparez-vous, comme dans un examen d'oral pour rencontrer celui avec lequel vous avez des conflits, via une technique de résolution de conflits orientée solutions.
On ne change pas les choses en une seule fois. Vous aurez sans doute à rencontrer plusieurs fois votre interlocuteur. Continuez votre accompagnement psychologique qui servira de coaching.

10e étape: évaluer si c'est mieux ou envisager d'autres sanctions: un autre congé maladie, une plainte au droit du travail, une démission avec des conditions.
Sur cette étape, je vous en dis davantage, bientôt.



 Avez-vous vécu ce genre de situation?
Qu'est-ce qui a fonctionné pour vous?
Qu'est-ce qui a moins fonctionné? Laissez-nous votre commentaire.

8 commentaires:

  1. En lisant ton texte, je te confirme que les ressources humaines ne règlent pas le problème. Pour avoir été dans cette situation, en les rencontrant, ils m'ont fait rentrer spécialement pendant mon congé maladie pour m'inviter à une grande table où se trouvait le patron avec qui j'avais des problèmes et toute sa bande.
    Plutôt très intimidant.
    Les RH m'ont promis de me trouver un autre service, à mon retour. Naïf, je suis revenu plus tôt. Et bien, croyez-le, ils m'ont laissé dans le même service, selon le motif, qu'il n'y avait pas de place pour moi ailleurs.
    Le patron et d'autres employés étaient distants évidemment. Puis l'autre "collègue" à l'origine du harcèlement, a recommencé ses attaques.
    Je suis retombé en maladie. Après 2 ans, j'ai fini par démissionner, complètement démoli.

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  2. Moi aussi je n'ai pas eu une bonne expérience avec les RH de ma compagnie. Au début, ils disaient qu'ils allaient s'occuper du problème avec ma collègue. Mais jamais, ils n'ont rencontré moi ou mon chef! Quand qui j'ai fini par porter plainte, les RH m'ont reproché de ne pas les avoir contacté ! Une histoire de fous.

    Heureusement, j'ai gardé les dates de mes interventions. Mais je regrette amèrement de ne pas avoir tout noté, avec des dates et des heures précises, comme vous le conseillé.

    Alexia, Toulouse.

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  3. Robin des boites4 octobre 2010 à 18:45

    En lisant les commentaires, je repense à une discussion avec une jeune nana aux RH. Elle racontait que "les harcèlements, c'était plutôt rare". Et en plus, que "c'est souvent dans la tête des gens". Avec ça, tu dois te sentir compris quand t'expliques ton cas.
    De toute façon les RH travaillent au compte de qui ? Le patron. Et donc, ils servent les intérêts de qui en premier ? Le même gars que dans la réponse d'avant.

    Quand t'as des problèmes, il faut penser au syndicat - quand il y en a un - et aux prud'hommes. Et c'est mieux d'avoir pris des notes avant, comme vous dites dans votre texte: un beau dossier "Top secret – confidentiel".

    Moi, même si j'étais contre, que je trouvais ça nul, pour les mauviettes et tout, franchement, un psy m'a fait beaucoup de bien, et pas avec beaucoup de séances.

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  4. Christiane, coordinatrice d'agence Pub5 octobre 2010 à 16:10

    Je ne suis pas étonnée quand une fille des RHs raconte que le harcèlement est rare, dans le message spontané de "Robin des boites"
    évidemment, si vous avez des problèmes répétés avec un collègue ou votre patron, irez-vous spontanément voir le service des Relations Humaines?
    Avez-vous envie de vous faire cataloguer "employé à problèmes" de l'année ? Alors, c'est sur que vu de leurs beaux quartiers, il n'y a pas trop de problèmes.
    Les RHs travaillent bien trop conjointement avec la hiérarchie. Pour moi, ils ne sont pas indépendants quand ils traitent des dossiers.


    D'un autre côté, avec les syndicats, on craint qu'ils montent tout de suite au créneau et l'affaire prenne des proportions pas possibles.
    Pas facile, quand on se retrouve dans cette situation, comme pour une amie à moi.
    Le mieux, c'est de se mettre en burn-out selon moi. Et tant pis, s’ils nous mettent à la porte en revenant. De toute façon, ces situations finissent souvent comme cela pour la victime, j'imagine.

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  5. Jocelyne - Brésil6 octobre 2010 à 20:51

    C'est drole: je suis certaine qu'on connait tous au moins 1 personne qui a subi du harcèlement en entreprise. Ca fait peur quand même.
    Pas mal votre article sur les rats. Ca aurait presque un rapport...

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  6. Je constate de la méfiance dans les messages d'internautes, au sujet des RH. Je crois constater que ces services sont parfois débordés. Peut-être n'est pas toujours clairement dans leur mandat. J'ai invité des spécialistes des RH à venir donner leur point de vue sur ce blogue, pour en savoir davantage.
    Franck

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  7. Je vais essayer d'appliquer vos conseils. J'ai des collegues sur le dos et je suis au bout du rouleau. J'en peux vraiment plus d'eux.
    Je les DÉTESTE

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  8. JAMES, Libraire19 août 2012 à 14:26

    C'est bon, c'est bon cet article.
    Il y a des trucs un peu lourd, mais ca c'est bon. Je vis un peu cette situation au travail. Et y a des trucs que je pourrai appliquer.

    Bonne chance a tous ceux qui vivent ça.

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